LETTRE DE MONSIEUR DE LA VALLETTE, CY-DEVANT CURE' Dans le Diocese de BLOIS, POUR Servir de Réponse à la Lettre de Monsieur l'Evêque de BLOIS, & à Messieurs de son Clergé, sur son changement de Religion.
A LONDRES, Pour D. DU CHEMIN, Marchand Libraire, au Sacrifice d'Abraham, vis-à-vis Somerset-House, dans le Strand. 1700.
LETTRE De Monsieur l'Evêque de BLOIS, à Monsieur de la VALLETTE, touchant son changement de Religion.
J'AY été étrangement surpris, Monsieur, d'aprendre que vous étes arrivé à Londres, & que vous étes tout prêt a'y abjurer vôtre Religion. Est il possible, que Dieu vous ait aveuglé jusques à ce point? Non! je ne le saurois croire. Et je suis persuadé aisement, que c'est par ennuy ou par dégoût, que vous avez fait cette fausse démarche, dont je ne doute point que vous ne vous repentiez, n'ayant eu aucune raison valable, pour le faire. Si cela est, vous pouvez à coup seur revenir, je vous donneray un Benefice plus considerable que le vôtre; & j'espere que vous serez content de ce que je feray pour vous. On m'a mis entre les mains un [Page 4]Depêt, qui vous apartient. Je l'ay fait conserver soigneusement, & il vous serarendu. Que si au contraire, le Seigneur vous endureit le coeur, & que vous persistiez à vouloir demeurer dans l'erreur, & vous faire Huguenot, je ne répond point des malheurs infinies qui vous accableront; & j'espere que Dieu permettra, que vous manquiez de tout & même de pain, afin que cela vous oblige à revenir dans le Sein de l'Eglise, que vous avez quité sans raison: Mais prenez garde qu'il ne vous fasse pas cette grace, & qu'il ne vous frape auparavant de mort subite. Je le prie par les entrailles de sa misericorde, de vous ouvrir les yeux, pour vous faire connoître l'état déplorable où vous étes. C'est la grace que je luy demande pour vous, ne cessant de le prier qu'il vous touche le coeur, étant sincerement,
LETTRE DE MONSIEUR DE LA VALLETTE, CY-DEVANT CURE' Dans le Diocese de BLOIS. A MESSIEURS Du CLERGE' de BLOIS, Sur son changement de Religion.
IL est temps de satisfaire à la juste curiosité que vous avez, de savoir les raisons qui m'ont porté à quitter la France, à abandonner mes parens & mes am s [Page 6]qui m'aimoient tendrement. Et enfin un Benefice assez considerable, dans, lequel je vivois agreablement, pour venir dans un Païs étranger, vivre avec des personnes qui se sont dépoüillez volontairement de leurs biens, & qui n'ont point de plus grand plaisir au monde, que celuy d'avoir renoncé genereusement pour Dieu & pour leur consience, à toutes les douceurs, & à toutes les satisfactions de la vie. Je ne m'amuferay pas icy à répondre aux offres obligeans que me fait Monsieur vôtre Evêque, dans la Lettre qu'il m'a sait l'honneur de m'écrire, ni aux ménaces foudroyantes qu'il me fait de la part de Dieu, si je ne retourne dans le Sein de son Eglise. Il sait ce que je luy ay répondu la dessus. Je me contenteray seulement de vous aprendre, les veritables Motifs qui m'ont obligez de quitter la Religion Romaine, pour embrasser la Religion Reformée, & de vous asseurer avec toute la sincerité de mon coeur, que oe n'est, n'y par ennuy, n'y par inconstance, [Page 7]n'y par aucun chagrin que je me suis separé de vous, & que j'ay quitté un si grand nombre d'amis que j'avois dans vôtre Province, ausquels j'étois uny par une solide & sincerité amitié; Mais par un desir ardent de faire mon salut; car après un examen, désinterssé, après avoir lû avec attention, tout ce qu'il y a de plus excellens Livres de Controverses de Messieurs Daillé, Claude, Nicole, & Arnaud. Lors que je travaillois aux Missions de la Ville de Mer, je reconnus avec la derniere évidence, que le veritable Christianisme étoit renfermé dans la seule Eglise Reformée, & que l'Eglise Romaine avoit alteré la pureté de sa Foy, par un grand nombre d'erreurs & de superstitions, dont elle étoit remplie. De sorte que ne pouvant plus tenir contre la verité, qui parloit efficacement à mon coeur depuis quelques années, en faveur de l'Eglise Reformée, je pris la resolution de l'embrasser au plûtôt, & de tout risquer pour obeïr à la voix de [Page 8]l'Eternel, qui parloit fortement au fond de mon coeur, & qui me disoit par la bouche de Saint Jean dans son Apocalipse, chapire 19. verset 4. Sortez de Babylon mon Peuple, afin que vous ne soyez participans de ses pechez, & que vous ne receviez point de ses playes; ces pechez se sont entre suivis jusqu'au Ciel, & Dieu a eu souvenance de ses iniquitez. Et dans la 2. aux Corrinthiens, chap. 6. verset 17, & 18. sortez du milieu d'eux & vous en separez, dit le Seigneur, & ne touchez à chose aucune soüilés, & je vous recevray, & je vous seray pour Pere, & vous me serez pour Fils, dit le Seigneur tout Puissant.
Je say bien, Messieurs, que vos Principes sont fort oposez à ces paroles de l'Eternel, puis que vous soutenez que quand même l'Eglise Romaine seroit Heritique ou Idolatre, il n'est jamais permis de s'en separer pour quelque pretexte que ce soit. Mais il est facile de répondre à cette objection, en disant, qu'on ne peut [Page 9]demeurer uny avec une Societé qui oblige à faire profession d'erreurs fondamentales, contre la Foy, & à pratiquer des cultes sacrileges & idolatres. Or l'Eglise Romaine oblige à faire profession de diverses erreurs fondamentales, & à pratiquer plusieurs cultes sacrileges & idolatres, comme l'adoration de l'Hostie, & quantité d'autres, & par consequent on ne peut demeurer dans sa Communion; & tous ceux qui sont d'entre vous aussi persuadez que je le suis, de l'impieté de ses cultes, (car il y en a, & j'en connois,) sont obligez en conscience, de s'en separer, d'une separation positive, & non pas d'une separation negative, comme nous l'a tant de fois insinué Monsieur vôtre Evéque, laquelle separation, disoit-il, ne consiste qu'à s'abstenir de la pratique de ses Doctrines que l'on ne croit pas, aller à la Messe, & croire ce qu'il vous plaira.
Vous savez, Messieurs, que cette distinction vous paroissoit la plus accommodante du monde, & qu'elle [Page 10]étoit du goût de la meilleure partie de ceux qui assistoient à nos conferences, parce qu'ils regardoient, quelques éclairez qu'ils fussent d'ailleurs sur la Religion, comme une difficulté insurmontable, de quitter leurs biens, leurs Benefices, leurs dignitez, dans la Cathedrale, leurs amis & leur Patrie, pour s'exposer à manquer de tout, & à mourir de faim, dans les Païs Etrangers; mais c'est une illusion grossiere, & il faut que la conscience soit bien aveuglée par l'ignorance; ou extraordinairement endurcie par la malice, par les passions, pour tomber dans de telles illusions, qui n'ont point d'autre principe, que l'amour propre. Ainsi, Messieurs, il faut que vous tombiez necessairement d'accord avec moy, que quand on est pleinement convaincû de la fausseté des Dogmes qui sont enseignez dans l'Eglise Romaine, de l'Idolatrie qu'elle a introduit dans le culte Divin, & de la Tyrannie du Gouvernement qu'elle exerce. On est absolument obligé [Page 11]d'en sortir, pour pouvoir ailleurs servir Dieu purement & avec liberté; ou si l'on demeure, soit par apprehension de mourir de faim en ce Païs, soit par quelqu'autres considerations humaines, on doit être dans la disposition de rendre, aux dépens même de son sang, un fidele témoignage à la verité, & de se separer par là, de toutes les abominations, & de tout le culte superstitieux de la fausse Eglise. Car quand on reste dans l'Eglise Romaine, c'est, ou dans le dessein d'adherer de bonne foy à ses Dogmes & à son Culte, ou de faire seulement semblant d'y adherer. Si l'on choisit le premier de ces partis, on se rend dès là coupable d'une destable idolatrie; & si l'on prend le second, on agît contre sa conscience, & l'on tombe manifestement dans une hipocrisie criminelle, qui sont l'un & l'autre des pechez énormes, & absolument incompatibles avec le salut. D'où je laisse à juger à tous ceux qui ont de la pieté, & du bon sens, [Page 12]s'il y a à balancer dans le choix qu'on doit faire, ou de se rendre à la solicitation du monde, quelques avantageuses que soient les promesses qu'il nous peut faire, comme sont celles que me fait Monsieur vôtre Evêque, ou, de demeurer ferme dans la profession de la verité, de quelques souffrances qu'elle soit accompagnée; en dût-il même couter la vie, puis qu'en agissant autrement, c'est agir contre sa conscience & se rendre coupable de cette terrible faute de laquelle parle Jesu Christ, quand il dit, dans Sain Matthieu 10. verset 33. Qui me reni [...] devant les hommes, je le reniera, aussi devant mon Pere qui est au [...] Cieux.
Mais avant que de toucher les erreurs capitales qui se sont glissés dan [...] vôtre Eglises, souffrez, Messieurs que je vous dise un mot de celu [...] qu'elle reconnoît pour son Chef, & voyons à quel titre vous le regarde [...] comme Vicaire de Jesus Christ, [...] le Successeur legitime de Saint Pierr [...] [Page 13]Voyons, dis je, quel raport, & quelle conformité il y a, entre la vie que ce Divin Sauveur & ses Apôtres ont menez pendant qu'ils étoient sur la terre, & celle que nous voyons mener à ceux que vous dites être ses successeurs. Jesus Christ disoit à ses Apôtres, Mon Regne n'est pas de ce monde, c'est aux Rois de la terre à dominer les Nations; Mais le Pape dit, Je suis Maître & Souverain de plusieurs Etats florissans, & j'ay le pouvoir de déposer les Rois, de mettre leurs Royaumes en interdit, de dispenser leurs Sujets du serment de fidelité; d'exposer même leurs sacrées personnes à des Parricides, dont nous n'avons des exemples que trop sensibles. Jesus Christ disoit, Le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête, le Pape dit, J'ay des apartemens magnifiques, des Palais superbes, des Villes & des Citadelles bien munies, & toute la terre redoute ma puissance. Jesus Christ lavoit les pieds de ses Apôtres, & leur disoit, Qu'il étoit venu, non pour être sorvi, [Page 14]mais pour servir les autres. Les Papes au contraire ont un très-grand nombre d'Officiers pour les servir, se font baiser les pieds par les Rois & par leurs Ambassadeurs, se font poser sur l'Autel, afin d'y être adorez de tous les Cardinaux; & par un renversement de conduite épouvantable, ils ont fait decider dans le Concile de Latran, Section 3. & 10. que le Pape doit être adoré de tous les Peuples, & qu'il est très semblable à Dieu; c'est pour cela qu'il se fait apeller le très-Saint Pere, qui est un attribut de Dieu, incommunicable à la créature. Enfin, leur aveuglement va jusqu'à se croire infaillibles, fondés sur ces paroles de Jesus Christ à Saint Pierre, Tu est Pierre, & sur cette Pierre j'édifiray mon Eglise. Ne faudroit-il pas avoir perdu la raison, pour se persuader que Dieu a étably à Rome, un homme, le plus souvent sans naissance & sans Lettres, pour conduire toute l'Eglise, avec une pleine authorité, pour damner, pour sauver, [Page 15]pour juger de tous les differens, pour prononcer sans apel, pour excommunier les Souverains, pour interdire les Etats; enfin pour être infaillible contre ces paroles de Jesus Christ même, qui dit expressement en Saint Matthieu, Ne soyez pas apellez Maître, car un seul est vôtre Maître, & vous étes tous freres. Et en Saint Luc 22. verset 25. touchant la contestation qu'il y eut entre ses Disciples, savoir lequel d'entr'eux seroit estimé le plus grand, Les Rois des Nations les maitrissent, leur dit-il, mais il n'en sera pas ainsi de vous, mais que le plus grand d'entre vous soit comme le moindre, & celuy qui gouverne, comme celuy qui sert. Deplus, ne voyons nous pas que Saint Pierre, dont les Papes se disent les Successeurs, bien loin de se croire le Maître des autres, leur obeït avec soumission. Car il est dit, ou 8. chapitre des Actes verset 14. que les Apôtres ayant apris que la ville de Samarie avoit reçû la parole, ils y envoyerent Pierre & Jean. Cela ne vous paroitroit-il [Page 16]pas bien étrange, si Monsieur votre Evêque entreprenoit d'envoyer le Pape Prêcher l'Evangile; rien cependant n'est plus conforme à la Sainte Ecriture.
Quoy! est il done possible, Messieurs, que vous puissiez vous persuader, que des Papes qui sont ordinairement élûs par des brigues infames, soient infaillibles, des Papes, dis-je, libertins, impies, incestueux, adulteres, fourbes, hypocrites, empoisonneurs, sacrileges, sorciers, homicides, & qui ont été punis par le feu du Ciel, comme nous le voyons dans les Annalles Ecclesiastiques. De plus, l'Histoire de tous les Siécles ne nous aprend-t-elle pas que jamais les Papes n'ont été reconnus pour infaillibles dans l'Eglife? Saint Paul ne reprend-il pas Saint Pierre, & ne luy resista t-il pas en face, de ce qu'il faisoit Judaïser les Gentils? Les Evêques d'Asie & de France n'ont-ils pas méprisé les Decrets du Pape Victor, sur la celebration du jour de Pâques? Saint Cyprien, qui vouloit qu'on Rebatisât [Page 17]les Heretiques, ne resista-t-il pas jusqu'à la mort au Pape Etienne, & ne se sépara-t-il pas de Communion avec luy? Libere ne signa-t-il pas l'impieté Ariene? Honorius ne se declara t-il pas pour les Monetelites? Enfin, le Concile de Constance ne prononca-t-il pas contre leur prétendüe infaillibilité, en déposant les trois Papes, savoir Gregoire 12. Benoît 23. & Jean 23? Mais sans aller chercher si loin, n'avons nous pas vû que l'Assemblée du Clergé de France, tenüe en 1682. declara hautement le Pape Innocent XI. déchû des prétentions d'infaillibilité, & d'inreformabilité dans ses jugemens, de pouvoir direct ou indirect sur le temporel des Rois? Ce qui fut agreé & approuvé solemnellement par le Parlement, & par toutes les Compagnies, tant Ecclesiastiques que Civiles. Cependant par la plus grande de toutes les lachetez, Messieurs les Evêques, afin d'avoir leurs Bulles à Rome, qu'on leurs refusoit, signerent le contraire de ce qui avoit été [Page 18]decidé dans cette Assemblée. Voùs voyez par là, l'étrange oposition qu'il y a entre ces Papes & les Apôtres, & combien les Papes sont faillibles. Je vous dirois encore que l'on voit regner le même esprit d'orgüeil, d'avarice & de domination, dans Messieurs les Cardinaux, les Evêques & les Abez. Si je n'aprehendois de blesser le respect dû à Monsieur vôtre Evêque, qui est l'homme du monde le plus sensible, & qui pardonne le moins.
A l'égard de l'infaillibilité de l'Eglise & des Conciles, vous savez aussi bien que moy, Messieurs, qu'il n'en est fait aucune mention dans l'Ecriture Sainte. Elle dit seulement dans la premiere à Timothée, chap. 3. verset 5. Que l'Eglise est la colomne & l'apuy de la verité, parce qu'elle est la fidelle depositaire de la parole de Dieu qui est infaillible. Elle a été plus de 300. ans sans aucun Concile; elle s'en est passée pendant tout ce tems là, pourquoy donc ne pourroit-t-elle pas subsister & demeurer pure sans les Conciles, qui n'ont [Page 19]été convoquez que par occasion? C'est donc une erreur grossiere de se persuader, qu'après que l'Eglise ou un Concile General, a une fois decidé quelque article, il ne soit plus permis de l'examiner, & qu'il faille acquisser à ses decisions, puis qu'il est aisé de justifier par l'Histoire, que les Conciles ont errez en plusieurs points essentiels, & qu'ils se contredisent les uns les autres, comme vous le voyez aisement dans le 2. volume des Conciles du Pere l'Abe, où vous remarquerez d'un clain d'oeil, que les Conciles de Rimeni & de Selucie sous l'Empereur Constance, confirmerent l'Arianisme. Et le second Concile d'Ephese sous Theodose le Jeune, aprouva hautement l'Heresi e d'Eutichés. Que le 2. Concile de Nice établit le culte des Images; & que les Conciles de Constantinople & de Francfort le renverserent. Enfin que les Conciles de Constance & de Bâle, éleverent les Conciles au dessus du Pape. Et les Conciles de Latran & de Trente, élevent le Pape au dessus [Page 20]des Conciles. Vous y voyez encore une infinité d'autres erreurs, & contradictions. En faut-il davantage, Messieurs, pour vous convaincre, que n'y les Papes, n'y l'Eglise, n'y les Conciles même, ne sont pas infaillibles. Et pour détruire vôtre principe que vous regardez comme un article de foy, qui est que l'Eglise Romaine ne peut errer, & qu'elle est infaillible dans toutes ces decisions. Ce qui est une erreur monstreuse.
Il n'y a donc que Dieu seul, Messieurs, qui soit infaillible; il n'y a que sa Divine Parole qui doit avoir encore aujourd'huy autant de force, & sur nos coeurs, & sur nos esprits, que si l'Eternel nous parloit du Ciel par la bouche de son Fils Jesus Christ & de ses Apôtres. Il est vray que pour être pleinement convaincu de la Divinité de l'Ecriture, nous avons besoin de l'operation du Saint Esprit, qui agît dans nos ames, & qui nous donne la grace de déméler la Parole de Dieu, d'avec celle des hommes, suivant la promesse que l'Eternel fait [Page 21]à ceux qui le craignent, lors qu'il leur dit dans son Evangile selon S. Jean, chapitre 7. vers. 17. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il counoitra de la Doctrine, savoir stelle est de Dieu, ou si je parle de par moy même. Et dans le 6. chapitre verset 68. Scigneur à qui irons nous, tu as les paroles de la vie éternelle. Ainsi l'Ecriture Sainte ayant été divinement inspirée, comme vous n'en pouvez pas douter, on ne peut l'accuser d'imperfection, sans outrager l'esprit de Dieu qui en est autheur. Et en effet, elle est propre pour instruire, pour convaincre, pour corriger & pour former à la justice, afin que [...]homme de Dieu soit accomply & parfaitement instruit à toute bonne [...]euvre. De plus, l'Apôtre Saint [...]aul ne nous enseigne-t-il pas dans sa Premiere aux Galates, chapitre 8. [...] 10. Que n'y les hommes, n'y les [...]nges ne doivent Evangeliser au de là [...] ce qu'elle contient, & qu'on ne doit [...]mais entreprendre d'y rien ajouter, [...] retrancher. Que c'est selon cette [Page 22]parole, & non selon les Traditions des hommes, que Dieu veut être servy. Que c'est. sur elle seule que Jesus Christ proteste que nous serons jugez, en S. Jean 12. vers. 48. Ainsi devons nous rejetter toutes Traditions qui ne sont pas conformes à l'Ecriture Sainte, qui nous a été donnée pour être un flambeau à nos pieds, & une lumiere à nôtre voye, & dans laquelle les choses qui son necessaires pour le salut, & pour la conversion du pecheur sont enseignées. C'est pour cette raison qu'il est dit dans les Proverbes, chapitre 6. vers. 23. Que le commandement est une lampe, & l'enseignement une lumiere, & les reprehensions propres à instruire. Pourquoy donc, Messieurs, privez vous vos Peuples de tant de precieux bien [...] qu'ils pouroient retirer de la lectur [...] de l'Ecriture Sainte que vous leur [...] deffendez? Faut-il s'étonner s'il [...] sont ignorans dans la Religion, pui [...] que vous leurs dérobez la lumiere d [...] cette Sainte Parole, en la tenan [...] couverte du voile d'une langue in [...] [Page 23]connüe, lors même que vous la lisez dans vos Eglises? Pourquoy, au lieu de cette Manne Celeste, les repaissez vous d'une infinité de passages des Peres, que des hommes sujets à l'erreur ont inventez? Ne savez vous pas avec quelle indignation Dieu parle sur ce sujet, par la bouche de son Prophete Jeremie chap. 23. vers. 28. & 29. Quelle convenance y a-t-il de la paille avec le froment, ma parole n'est-t-elle pas toute ainsi qu'un feu, dit l'Eternel, & comme un marteau qui brise la pierre, ou le coeur de l'homme, qui est quelquefois aussi dur que la pierre? Mais les doctrines humaines ont-t-elles cette efficace ou cette vertu? Pourquoy donc faites vous concevoir un certain dégoût à vos peuples pour cette Divine Parole, en disant quelle est dangereuse pour les simples, & que les Chrêtiens ne doivent pas la lire, ni la mediter. Quelle étrange illusion, & quel horrible blaspheme contre le Saint Esprit, qui nous dit expressement dans Saint Matthieu [Page 24]chapitre 11. verset 25. Je te rend grace, ô Pere, Seigneur du Ciel & de la Terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages & aux entendus, & de ce que tu les as revelé aux petits enfans? Et en effet, ne sont-ce pas ces Sages & ces Savans, qui d'ordinaire presumants trop de leurs lumieres, sont les autheurs des Erreurs & des Heresies? N'aprehendez-vous pas l'anatheme que Jesus Christ prononce contre les Docteurs Juifs, en S. Matthieu 23. vers. 2. Malheur à vous Scribes & Pharisiens, Hypocrites, qui fermez le Royaume des Cieux an devant des hommes, car vous n'y entrerez point vous même, & vous ne souffrez point que ceux qui y enrent, y entrent? En un mot, n'est-t-il pas évident, que vous ne cachez cette divine lumiere, que pour éviter que l'on ne reconnoisse que vôtre Religion n'est pas bonne? Tout homme, dit l'Eternel, en S. Jean 3. vers. 20. qui fait des choses mauvaises, hait la lumiere, & il ne vient point à la lumiere, de peur que ses oeuvres ne [Page 25]soient condannez. Ainsi toute Tradition contraire à la Parole de Dieu écrite, est une imposture, qui ne doit jamais l'emporter sur la verité, puis que nous devons tenir pour anathême, selon S. Paul aux Galates, 2. vers. 28. Qui que se soit qui nous annonce un Evangile different de celuy de Jesus Christ.
Mais pour achever de vous convaincre, que vôtre Religion est remplie d'erreurs, je me contenteray seulement de parcourir quelques Dogmes essentiels qui sont cause de ma separation d'avec vous, & qui sont les principaux Motifs de ma Conversion; & de vous dire sans aucun deguisement, que depuis plusieurs années, j'ay toûjours douté de la presence réelle de Jesus Christ dans l'Eucharistie; & qu'après avoir examiné les raisons de part & d'autre, j'ay été persuadé dans mon coeur, que Jesus Christ n'y étoit point réellement present, & que toute la réalité qu'il y a dans ce Sacrement, n'est qu'une réalité de presence spirituelle, à l'ame [Page 26]de ceux qui ont la foy; tellement que ces paroles de l'institution du Sacrement, Cecy est mon corps qui est donné pour vous, cecy est mon sang qui est repandu pour vous, ne peuvent pas être entendües d'une presence de corps grossiere & charnelle, mais d'une presence mistique & Sacramentale; car Jesus Christ explique nettement luy même ce qu'il entend par manger sa chair & boire son sang, lors qu'il dit en Saint Jean chap. 6. Je suis le Pain de vie, qui vient à moy il n'aura point de faim, & qui crost en moy n'aura point de soif. Par où il est évident, que venir à Jesus Christ & croire en luy, signifient autant que manger sa chair & boire son sang; par ce que si ses deux dernieres expressions signifient qu'en mangeant on apaise sa faim, & qu'en beuvant on apaise sa soif, on fait la même chose en allant à Jesus Christ, & en croyant en luy. De là, il est aisé de voir, que le pain & le vin, [...]i selon Saint Paul, sont les élemens de l'Eucharistie, ne sont quand à [Page 27]leurs substance, ni changez, ni anneantis. Il apelle positivement aux Corinth. 20. vers. 16. le pain Eucharistique, la Communion du Corps de Christ, parce que dans l'Ecriture, c'est la coûtume de l'esprit de Dieu, de donner aux signes, les noms des choses qu'ils representent, ni ayant point de termes dens l'Hebreux, qui est la Langue dont Jesus Christ se servit dans l'institution de ce Sacrement, pour dire representer. Ce qui est cause que pour nous faire entendre qu'une chose en represente une autre, elle dit, que cette chose est, ce dont elle n'est que la representation. Et comme dit S. Augustin dans son Epître à Boniface, c'est la coûtume, que dans les Sacremens, le signe prend le nom de la chose signifiée. De sorte que Dieu a honoré les signes qui se voyoient, du nom de son corps & de son sang; non en changeant la Nature, dir ce Pere, mais en ajoûtant la Grace à la Nature. Ne sait on pas que la Pâque est apellée un Passage, & la Circoncision, l'Alliance de Dieu. Et [Page 28]enfin, que le Seigneur parlant de la Coupe, l'apelle en Saint Luc 22 vers. 20, Le Nouveau Testament en son Sang, parce que le vin qu'il donnoit à ses Disciples, étoit une figure & une representation du sang qu'il devoit répandre, pour Séeller & pour confirmer la Nouvelle Alliance. Il est donc évident, que lors que Jesus Christ apelle le pain rompu, son corps rompu, & le vin versé, son son sang répandu, il ne veut dire autre chose, si ce n'est que ce pain rompu, represente son corps rompu & Crucifié, & que ce vin versé, represente son sang répandu pour nôtre Salut. Mais afin qu'il ne vous reste plus aucune difficulté, je vous prie, Messieurs, de remarquer, que si ces paroles, que si vous ne mangez ma chair, & si vous ne beuvez mon sang; ma chair est vrayement une viande, & mon sang vrayement un breuvage, doivent être prises à la lettre. Nôtre Seigneur souffriroit réellement la mort par cette réelle separation de son sang d'avec sa chair [Page 29]& beaucoup plus encore, lors que nous mangerions réellement sa chair & que nous boirions réellement son sang. Ainsi suivant les Divines Ecritures, le pain & le vin après les paroles de l'institution, ne sont que les Symboles du corps & du sang de nôtre Seigneur, lequel nous recevons neanmoins réellement par la foy, selon ses belles paroles de Saint Augustin, croyez & vous avez mangé.
Mais ce qui ma fait une peine trèssensible dans vôtre Communion, & ce qui n'a pas peu contribüer à me faire connoître la verité, c'est de voir que vous ayez osez retrancher le Casice au Peuple Chrêtien, qui luy avoit été accordé pendant quatorze cens ans, comme il se pratique encore dans les Eglises Grecques, Moscovites, Harmenienes, Ethiopiennes, & dans toutes les Eglises Reformez. Cependant les Conciles de Constance, & de Trente, par un attentat innouï, prononcent dans leurs Decrets, dont voicy les paroles. Encore que Christ aye institué le Sacrement [Page 30]sous les deux especes, que la Primitive Eglise l'ait insi pratiqué, neanmoins la coûtume contraire doit servir de Loy. A-t-on jamais vû, Messieurs, une entreprise plus temeraire & plus audacieuse? Quoy! nôtre Seigneur en instituant cette Sainte Coupe nous dit, Faites cecy toutes les fois que vous en boirez en commemoration de moy. Nous sommes donc obligez d'en boire tous, afin de faire la commemoration de sa mort. Cependant vous ne voulez pas dans vôtre Communion, que tous ceux qui doivent faire cette Sainte Commemoration, boivent de cette Coupe Sacrée, quoy que Jesus Christ en instituant la Sainte Cene, ait donné le Calice à tous ceux qu'il reçût à ce Sacrement, comme les Evangelistes, & Saint Paul, nous le font fort bien remarquer. Nė me dites donc pas, Messieurs, comme Monsieur vôtre Evêque nous le faisoit dire, que les seuls Prêtres ont droit de prendre les deux especes, par ce qu'ils ont succedé aux Apôtres, qui ont pris le pain & le vin à [Page 31]la Sainte Cene; non en qualité de Laïques, mais en qualité de Prêtres. Cette réponse n'est pas recevable, puis qu'elle est contraire aux paroles de l'Evangile, où il est dit expressement en Saint Matth. 26. vers. 27. Puis ayant pris la Coupe & rendu gracet, il le leurs bailla, disant, beuvez en tous. Et nous voyons que S. Paul n'exclud porsonne, lors qu'il dit en termes formels, Que chacun s'éprouve soy-même, & qu'ensuite il mange de ce pain & boive de cette coupe. Ce grand Apôtre parle à un très-grand nombre de Fideles, qu'il exhorte à participer tous au Symbole du pain & du vin, après une sincere épreuve d'eux même. Il ne fait donc aucune distinction, ni de Prêtre, ni de Laïque, ni aucune division du pain d'avec le vin; & c'est un abus, & une erreur toute des plus grossieres, d'en chercher où Jesus Christ & ses Apôtres n'en ont point mis. De plus vous savez qu'on refuse la Coupe à vos Prêtres mêmes lors qu'ils Communient sans Celebrer. [Page 32]Mais dites plûtôt, Messieurs, que vous avez honte d'avoüer, que vôtre Eglise & vos deux fameux Conciles de Constance & de Trente, sont tombez dans l'erreur; car ce n'est pas une chose de petite consequence, de faire passer pour un Sacrement Divin, un qui n'est que d'une institution purement humaine, dont on a retranché une partie, & auquel par consequent Dieu n'a pas promis d'attacher l'efficace de sa grace.
Mais vous n'en demeurez pas encore là, Messieurs, vous poussez vos erreurs plus loin. Car à l'égard des cinq autres Sacremens que vous avez ajoûtez au Baptême & à la Sainte Cene, ne sommes nous pas mille fois convenus ensemble, qu'ils n'étoient que d'institution humaine, agréablement inventez pour augmenter le revenu de nos Benefices, & dont l'Ecriture Sainte ne fait aucune mention? Et quand au Sacrifice de la Messe, qui est une suite de la Réalité & de la Transubstantiation, c'est un égarement de le chercher dans l'Ancien [Page 33]Testament, qui ne parle que des ceremonies & du culte de l'ancienne Religion. On y trouve bien le Sacrifice de Melchisedech, qui offrit du pain & du vin; mais bien loin de favoriser celuy de la Messe, il le détruit absolumēt, puis que Melchisedec n'a eu ni commencement de jours, ni fin de vie, ni aucun successeur dans sa charge de Sacrificateur. Que si vous le cherchez dans le Nouveau Testament, & que vous l'appuyïezsur ces paroles de Jesus Christ, cecy est mon corps, comme Monsieur vôtre Evéque [...]ouloit nous le persuader, le Seigneur le détruit luy même, los qu'il dit, faites cecy en memoire de moy. Ce qui marque que l'Eucharistie n'est qu'une commemoration de son Sacrifice. On ne voit point dans l'Ecriture, où, ni quand ce Sacrifice a été institué. Vous dites que Jesus Christ l'institüa avec l'Eucharistie.
Mais nous ne voyons point que les Apôtres à qui il le distribüa, l'ayent adoré. Ils étoient couchez lors qu'ils le receurent selon la coutume des [Page 34]Orientaux de se mettre à table; où étoit donc l'Oblation ou la representation de la Victime?
L'on ne peut pas dire qu'il s'offrit luy même, son corps n'ayant pas encore été rompu, ni son sang répandu. Après cela faut-il s'étonner si plusieurs Peres soutinrent dans le Concile de Trente, qu'il n'y avoit qu'un seul & unique Sacrifice de Jesus Christ sur la Croix, qui est d'un prix infini & suffisant pour expier les pechez de mille mondes, s'il y en avoit autant. Et Saint Paul dit en termes exprès, Que sans effusion de sang, il ne se fait point de remission. Et il détruit entierement le Sacrifice de la Messe, depuis le 7. chapitre de son Epitre aux Hebreux, jusqu'au 10. que je vous prie de lire avec la derniere attention, & vous y voirez, que la Messe n'est autre chose qu'un pieux artifice inventé pour éblouïr les yeux de vos Peuples ignorans, par un amas pompeux de ceremonies, & pour attirer leurs offrandes & leurs argent, en leurs faisant accroire que [Page 35]ce prótendu Sacrifice est d'une grande utilité pour les guerir de leurs maladies, pour leurs faire gagner leurs procez, pour les consoler dans leurs afflictions, pour rendre la santé à leurs bestiaux; & enfin pour retirer les ames de leurs parens, & de leurs amis deffunts, du feu du Purgatoire.
Jugez, Messieurs, quels étoient mes souffrances, & combien étoient grands les remors de ma conscience, lors que convaincu de l'absence réelle de Jesus Christ dans l'Eucharistie, & de la fausseté des autres Sacremens; j'étois cependant obligé de m'aprocher presque tous les jours des Autels, d'administer ses Sacremens, & de Prêcher avec fermeté, les erreurs les plus grossieres de vôtre Religion. J'entendois au dedans de mon coeur une voye interieure, qui me reprochoit que je retenois la verité en injustice, que j'alterois sa Divine Parole, & que je contredisois à son Evangile. Cependant j'étois dans la même insensibilité où vous étes, à tous ses reproches. L'amour de ma [Page 36]famille, l'union étroite que j'avois avec mes amis, la vie douce que je ménois dans le plus agréable de tous les Païs, me rendoient sourds à cette Divine Parole, & je me contentois d'une separation Négative, dans laquelle il est impossible de faire son salut.
Mais, Messieurs, voyons jusqu'où vous poussez vôtre aveuglement, & quelle-est la simplicité de vos Peuples touchant le culte abominable que vous rendez à l'Eternel? Vôtre Eglise s'est enfin, lassée de servir Dien en esprit & en verité, comme il nous l'avoit ordonné; elle s'est dégoutée d'un culte si pur & si degagé de la matiere: Il luy faut quelque chose de sensible; & à l'imitation des Israëlites, elle veut des Dieux visibles qui aillent devant elles. Elle adore du pain dans le Sacrement de l'Eucharistie, elle se fait des Images taillées, elle se met à genoux devant elles, elle les invoque, les prie, leurs donne de l'encens, leurs dresse des Autels, leurs consacre des jours de Fêtes, [Page 37]porte leur chasses avec pompe en Procession, contre ce grand & premier Commandement de la Loy de Dieu, expliqué en tant d'endroits de l'Ecriture, Tu n'aur as point d'autres Dieux devant ma face, tu adorer as le Seigneur ton Dieu, & tu le servir as luy seul. Il est inutile de dire que vous raportez à Dieu le culte que vous rendez aux Images. Croyez vous, Messieurs, que Dieu se paye de ces prétendües directions d'intention, quand on entreprend de violer sa Loy. Il n'y a point de direction d'intention, qui puisse excuser un si grand crime. Les Idolatres vous diront qu'ils raportoient leur culte à la Divinité qui étoit representée par l'Idole qu'ils adoroient; & il est certain que si vous faites attention sur ce que l'Ecriture nous dit touchant les Israëlites qui adoroient le Veau d'Or, vous serez persūadé qu'ils ne regardoient ce Veau d'Or, que comme un Symbole de la presence de l'Eternel, & que leur adoration se raportoit à ce [Page 38]Dieu qui les avoit tiré d'Egypte, lequel ils avoient dessein d'adorer sous la sigure de ce Veau d'Or: cependant cette direction d'intention n'empêcha pas que ce culte ne fut regardé comme une idolatrie abominable. Il en est de même de toutes ces genuflexions, de tous ces prosternemens, & de toutes les autres marques d'adoration exterieure que vos corps rendent aux Images, aux Chasses, aux Croix, aux Reliques, (selon les Decrets de vos Conciles de Nicée & d [...] Trente, qui veullent qu'elles soien [...] honorées, venerez & adorées selo [...] l'honneur & le culte que l'on croi [...] devoir étre rendu à ceux qu'elle [...] representent) & qui sont scandaleuses, Idolatres & contraires à la gloire d [...] Seigneur, qui doit & qui veut ét [...] adore directement en esprit & en verité, & dans le Ciel où est le Trô [...] de sa Majesté glorieuse. Aussi bie [...] l'invocation des Saints, & le servi [...] Religieux que vous rendez quelque [...] [Page 39]fois à des malheureux qui sont morts dans le peché, comme le remarque fort bien Monsieur de Launoy Docteur de Sorbonne, dans son Livre. Launoii Opera, dans lequel il déniche plusieurs de ces Saints imaginaires, du Paradis, qui étoient des infames & des scelerats. D'ailleurs, n'est-ce paś faire tort à Dieu, que d'avoir recours aux creatures, puis qu'il veut que nous adressions toutes nos Prieres à luy seul, & que nous mettions toute nôtre confiance en Jesus Christ, qui invite tous ceux qui sont travaillez & chargez, de venir à luy, & non pas à sa Mere, ni à ses Apôtres, ni aux Saints? Il me semble donc qu'on ne risque rien en allant directement à Dieu quand il nous apelle, & qu'il nous tend les bras pour nous sécourir dans nos besoins.
A l'égard de la Doctrine du Purgatoire, qui doit son établissement au Concile de Florence, il est certain qu'elle n'est dans aucun endroit [Page 40]de l'Ecriture; elle dit au contraire en cent endroits, Qu'après cette vie les Fidelles vont droit au Ciel. Et Jesus Christ ne parle que de sa gauche ou de sa droite. Cependant pour établir vôtre Purgatoire, vous l'allez chercher dans un lieu obscur & sombre, qui est cette prison, dites vous, dont il est parlé au 12. chapitre de Saint Luc verset 59. d'où l'on ne doit point sortir jusqu'à ce qu'on ait rendu la derniere pitte. Je ne vois point, Messieurs, que ces Paroles puissent s'entendre du Purgatoire. Et si le Paradis & l'Enfer n'étoient pas mieux prouvez dans les Saintes Ecritures, les profanes auroient lieu de se moquer de nous. Vous vous retranchez encore sur un autre passage des Maccabez, que vous croyez vous être favorable. Mais outre que ce passage ne dit rien du feu du Purgatoire, & qu'il y est seulement parlé d'un Sacrifice à Dieu, pour souhaitter une heureuse resurrection aux Juifs décedez; c'est qu'il n'est pas reçû [Page 41]áu nombre des Livres Canoniques, l'écrivain étant demy Juif & demy Payen: Ainsi cette Doctrine n'a été inventée que pour intimider les ames foibles, pour les tenir dans une certaine captivité, & pour les obliger à vous donner tous leurs biens, comme ils ont été asséz sots pour le faire, & dont tant de celebres Abbaïes ont fait leur profit dans les Siécles passez. Cette Doctrine du Purgatoire est d'ailleurs injurieuse à la misericorde de Dieu; car si le Christ a fait la purgation de nos pechez par le Sacrifice qu'il a offert à Dieu pour nous, il s'ensuit, ou que son Sacrifice n'a pas été suffisant pour expier nos pechez, ou que Dieu nous fait souffrir pour des pechez que le sang de Jesus Christ a expié; ce qui ne se peut dire sans un blaspheme & une impieté horrible.
Pour ce qui regarde la Confession Auriculaire dont Monsieur vôtre Evêque relevoit tant l'utilité & le merite, elle n'est qu'une invention [Page 42]purement humaine, absolument contraire à la pensée de Saint Jacques, dont il aportoit ce passage, Confessez vous l'un à l'autre vos péchez. Il est certain que s'il luy plaisoit d'examiner ce passage sans prevention, il verroit que cét Apôtre parloit d'une Confession libre, mutuelle, & reciproque des Chrêtiens qui s'étoient offensez les uns les autres, & nullement d'une Confession Sacramentale, où le Confesseur s'érige comme en Juge pour pardonner les pechez avec une pleine authorité, quoy qu'il n'y ait que Dieu seul, selon Saint Marc chapitre 11. verset 5. qui dit expressement, Qui est-ce qui peut pardonner les pechez, sinon un seul Dieu? C'est moy, dit-il par son Prophete Isaïe, qui efface les pechez pour l'amour de moy, & qui ne m [...] souviendray point de tes transgressions. Enfin, vous n'avez qu'à voir ce que Jesus Christ & ses Apôtres ont pratiquez, pour être convainous qu'iln'ont pas eu la pensée d'établir cettsorte [Page 43]de Confession. Vous n'avez qu'à lire les Confessions de David, de Jeremie, de Nehemie, de Daniel, & même de Saint Augustin, lesquels fe sont adressez directement à Dieu. Et en effet, ne voyons nous pas, que lors que Jesus Christ prêche la Doctrine du salut, il n'ordonne pas de faire une Confession Auriculaire, pour en obtenir le pardon, mais il dit en general, Repentez vous & croyez à l'Evangile. Et lors que Saint Paul exhorte les Corinthiens à se disposer saintement à la Communion, il ne leur ordonne pas non plus d'aller Confesser leurs pechez les uns après les autres à l'oreille d'un Prêtre, il veut seulement qu'ils examinent eux mêmes leurs pechez, & pour en demander pardon à Dieu, Que chacun, dit-il, dans sa premiere aux Corinthiens chapitre 11. verset 27. s'éprouve soy même, & qu'ainsi il mange de ce pain & boive de cette coupe. Il faut donc que vous conveniez que [Page 44]la repentance est un devoir auquel Dieu oblige tous les Fideles depuis la chute de nos premiers parents. Les Prophetes & les Apôtres ont prêché cette Doctrine, & tous les Livres Sacrez en font mention, & que ce n'est point un Sacrement de la Nouvelle Alliance, ni un signe visible institué de Jesus Christ, pour representer une grace invisible, mais seulement une invention purement humaine, aussi bien que vos prétendües satisfactions que vous imposez à vos Penitens, comme des conditions essentielles au salut, & comme des moyens pour apaiser la justice divine; ce qui déroge à la perfection du Sacrifice de Jesus Christ, & qui détourne l'esprit d'une sincere & veritable conversion. Car il est certain que les bonnes oeuvres ne peuvent rien meriter devant Dieu, comme il nous en asseure luy même par la bouche de son Apôtre aux Ephesiens chapitre 2. verset 8. Car vous étes savvez par Grace par la Foy, & n [...]n [Page 45]Point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. Ainsi nous sommes reconciliés avec Dieu par les merites infinies de Jesus Christ, regenerez par son sang, justifiez par nôtre Foy operante en charité, en produisant en nous la pieté, le zele, la penitence, & toutes les vertues Chrêtiennes. Et en effet, sans la grace, nôtre Nature est si foible & si corrompüe, quelle ne peut d'elle même sso-porter au bien; mais fortifiée de cette grace, elle peut tout executer ce qui est necessaire à nôtre salut. La Justice de Jesus Christ couvrant tous les deffauts inseparables de nos meilleures actions. Il est vray, Messieurs, que cette Confession secrette vous est fort avantageuse, & combien d'agréables entretiens avons nous eu ensemble touchant ces pechez mignons de certaines personnes que vous connoissez assez simples pour vous de clarer jusqu'à leurs plus secrettes pensées, & leurs secrettes allarmes, les faisant expliquer jusqu'aux moindres circonstances, [Page 46]dont vous nous faisiez un recit si fidele. De là naissent des monstres d'impureté, puis que ce sont les voyes les plus faciles pour attenter à la pudicité des femmes & des filles les plus vertueuses. Par elle une imagination est soüillée, en entendant les desordres dans lesquels une femme criminelle est tombée, & jusqu'à la moindre circonstance d'une intrigue, qué l'on prend soin de luy faire expliquer, comme étant de l'essence de sa Confession, par mille petites interrogations fines, qu'une Dame un peu galante ne souffriroit pas dans un tête à téte le plus famillier. Vous savez, Messieurs, combien est grande la foiblesse du coeur de l'homme, & quels pernicieux effets au salut peut produire une histoire de galanterie, qu'une jeune personne expose aux oreilles de son Confesseur. Je passe sous silence un infinité de circonstances que je pourrois vous raporter icy touchant la Confession Auriculaire, que vous [Page 47]savez aussi bien que moy, de peur de scandaliser mes Freres.
Voila, Messieurs, une partie des raisons qui m'ont fait connoître les erreurs de l'Eglise Romaine, & qui m'ont obligez à me separer de vous. Car je ne finirois point si j'entreprenois de vous les exposer toutes. Je ne vous diray donc rien touchant le service en langue inconnüe, que nous avons si souvent blâmé, & si contraire à l'esprit de Saint Paul, qui dit, Que d'agir de la sorte, c'est se rendre barbare l'un à l'autre; aussi bien que la distinction des viandes, contre ces paroles du même Apôtre dans la premiere aux Corinthiens chapitre 8. verset 9. & 10. & chapitre 10.2 [...]. Que la viande ne nous rend pas plus agréables à Dieu; que nous pouvons manger de tout ee qui se vend à la boucherie, sans nous enquerir pour la conscience. Que dirayje, Messieurs, des Indulgences, des Jeunes Anniversaires, du Carême, des Voeux des Moines, des cas reservez, [Page 48]des dispenses de Mariage, des Fêtes des Saints, des Octaves, des Luminaires, des Crêmes, de l'Eau Benite, du Rosaire, du Scapulaire, des chemises Benites; & enfin d'un iufinité d'autres Ceremonies de vôtre Eglise, inconnuës dans les Premiers Siécles, & dont les plus habiles gens de vôtre Religion se moquent & gemissent.
En faut-il davantage, Messieurs, mes très chers Freres, pour vous faire voir, que c'est dans l'Eglise Protestante où la pureté de l'Evangile est enseignée, & par consequent vous étes indispensablement obligez en conscience, d'imiter nôtre Sainte Reformation, bien loin de me regarder comme un Heretique; ca [...] c'est le nom que me donne Monsieur vôtre Evêque, avec sa charité ordinaire. Je ne puism'empêcher d [...] vous avoüer, qu'une des marque des plus certaines de la fausseté d [...] vôtre Religion, & ce qui ma entie rement determiné à tout abandon [Page 49]ner, c'est de voir les excez & les tourmens innouis qùe l'on fait souffrir à nos Freres dans vôtre Diocese. On ne s'est pas contenté de s'emparer de leurs biens, de les exiler dans des lsles ou ils perissent de faim, & souffrent des maux infinis, d'en envoyer quelqu'uns aux Galleres, d'emprisonner les autres, d'enléver les enfans d'entre les mains de leurs meres, pour les mettre aux nouvelles Catholiques, de séparer les femmes d'avec leurs mary. Enfin, ce Saint Prelat, qui ne les conjuroit que par les entrailles de la misericorde, ne parle plus que de prisons & de Couvents; qui, dans le commencement ne les traitoit que de les Freres bien aimez, ne les appelle plus que des Herétiques, & les force avec une violence innouïe à prendre sans foy, ce qu'ils appellent [...]e corps de Jesus Christ; & s'ils refusent de le faire avant que de mou [...]ir, les menace de faire trêner leurs corps sur la claye, & de les faire déchirer [Page 50]& manger par les chiens. N'est ce pas là violer toutes les Loix Divines & humaines? J'en appelle à vos propres consciences. Et une telle fureur, n'est-t-elle pas capable de vous faire rentrer en vous même, & de vous unir tous, pour representer hautément au Roy, l'état déplorable dans lequel Messieurs les Prelats de France l'ont jetté, en luy faisant croire que son salut étoit attaché aux Persecutions qu'il fait souffrir à tant de milliers de personnes, qui vivent dans la pureté du Christianisme, & qui sont autant de Martyrs de la verité? Ainsi, Messieurs, quelques avantageuses que soient les promesses de Monsieur vôtre Evêque, si je retourne dans le sein de son Eglise, & quelques foudroyantes que soient ses menaces si j'embrasse la Religion Protestante, elles ne seront jamais capables de me resoudre à retourner dans cette impure Babylone d'eù l'Eternel ma fait la grace de [Page 51]me retirer. Il y va de mon salut & de ma damnation éternelle; & je tremble en voyant les dangers dont j'ay courû risque êrant parmy vous. Ainsi j'aimerois beaucoup mieux souffrir la faim; la soif, la nudité, l'exil, & la mort même la plus infaure, que de retourner dans l'erreur d'où je suis heureusement sorty.
Je vous conjure donc, Messieurs, Mes très chers Freres, par l'étroite union qui étoit entre nous, de faire tous vos efforts pour ne pas participer à l'Idolatrie & aux erreurs qui sont dans vôtre Religion. Je ne prétend pas pour cela vous engager d'abandonner vos Benefices & vos biens, pour venir en ce Païs icy. Je say que ce seroit trop exiger de vous. Cependant sinvous attendez que la mort vous dépoüille malgre vous de tous ces biens de l'Eglise que vous vous étes appropriez, & de toutes ces dignitez qui satisfont si amplément vôtre avarice & vôtre [Page 52]ambition, vous aurez un terrible compte à rendre à ce grand Dieu, puis que l'Apôtre nous asseure, que c'est une chose épouventable que de tomber entre ses mains. Faites donc, je vous prie, Messieurs, quelque retour sur vous mêmes, par le soin que vous devez prendre de vôtre salut. Et si les preuves que je n'ay touché dans ma Lettre, qu'en passant, ne font pas capables de vous convaincre suffisament, je m'oftre à vous en donner encore de plus fortes; Car je say, & je connois plusieurs personnes d'un merite distingué parmy vous, qui sont plus que demie convaincus; mais l'apprehension de quitter leurs Païs & leur établissement, & de s'exposer aur dernieres miseres, les retient malhéuréusement, & les empêche de pousser leurs connoissances aussi loin qu'ils pourroient le faire. J'ay ressenty moy même cette apprehension avant que de me déterminer à par tir, & après l'avoir surmonté avec [Page 53]le secours de la grace, il n'y a eu plus rien capable de me retenir, & de m'empêcher de confesser hautément la verité que je connoissois. Aussi l'Eternel m'a-t-il comblé de douceurs & de consolations, dans une violente maladie que j'ay eu en arrivant en ce Païs icy; & j'espere que le même Seigneur qui ma ordonné de quitter toutes choses pour le servir, me fortifira toûjours par la vertu de son bras tout puissant, & qu'ayant répendu sur moy ses plus vives lumieres, il me donnera le don de la perseverance, & il produira en vous les mêmes effets. C'est la grace que je luy demande de toute l'étendüe de mon coeur, & à vous celle de me croire toûjours avec estime,
CATALOGUE DES Livres de Devotion qui se trouvent chez D. DU CHEMIN Marchand Libraire dans le Strand, vis-à-vis Somerfet-House, au Sacrifice d'Abraham.
- BIBLE de des Marets Folio 2. Volumes.
- Bible Folio d'Amsterdam 1700. avec les Pseaumes de Conrrat.
- Bible Folio de Geneve. 1693.
- Folio par Diodati, Geneve 1644.
- Bibles 4. de Londres grosse Lettres
- Bible d'Hollande grandes & petites.
- N. Testamens & Pseaumes de toute grandeurs & grosseurs de Lettres.
- Pseaumes de toutes grandeurs & groseurs de Lettres.
- [Page 2]TRaité de la Ste. Cene Folio.
- Sermon sur les Actes 80. 4. vol.
- Sermons aux Ephesiens Octavo.
- Sermons aux Thesaloniciens 80.
- Sermons sur les Pseaumes 80.
- Prieres Chrêtiennes in 12.
- Exhortation à la Repentance in 12.
- DE l'Eucharistie in Folio.
- De la Transubstantiation in 4.
- Quelques Sermons in douze.
- TRaité de l'Eglise in Quarte.
- De la Communion à Jesus
- Christ Octavo.
- Traité de l'Ecriture Octavo.
- Sermons aux Hebreux 5. vol. 8.
- Sermons sur S. Jean 2. vol.
- 20 Sermons sur divers Textes
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- Tableau du Sacrement in 12.
- TRaité des Justes Causes Quarto.
- De l'honneur à la Sainte Vierge
- 2 volumes Octavo.
- [Page 3]Du faux Visage de l'Antiquité 8.
- Des Nullitez Prétendües 8.
- Les 4 Dialogues contre les Mission. 8.
- Réponse au Prince Ernest & 3 Let. 8.
- Défense pour Calvin 8.
- Le Combat Romain 8.
- Le Jubilé des Eglises Reformées 8.
- Le Saint Ministere Sermons 8.
- Trois Volumes Sermons Octavo.
- Abregé des Controverses in 12.
- Consolations Contre la Mort 8.
- Triomphe de l'Eglise sur la Croix 2. volumes Octavo.
- Le Faux Pasteur Convaincu 8.
- Catechisme ou Instruction Fam. 8.
- Visite Charitables 5. vol. Octavo.
- Preparation à la Ste. Cene in 12.
- REplique à Adam & Cottiby 4.
- De l'Employ des Peres 8.
- De la Croyance des Peres sur les Ima.
- Examen du Livre de la Milletiere 8
- Apologie des Eglises Reformées 8.
- Lettre de Monsieur de Monelar 8.
- La Foy Fondée sur l'Ecriture 8.
- Sermons à Thimothée 4. vol. 8.
- Sermons aux Phillippiens 2. vol. 8.
- [Page 4]Sermons aux Collosiens 3. vol. 8.
- Sermons, Melange 2. vol. 8.
- Sermons aux Corinthiens 2. vol.
- Sur l'Epitre à Tite 8.
- Sur les Hebreux 8.
- Sur la Naissance, Mort & Resur. 8.
- Quinze Sermons du Voyage de Saum.
- Sermons sur Saint Jean 8.
- Sermons sur divers Textes 8.
- Sermons sur certains jours de l'ann. 8.
- Deux Sermons Octavo & sa Vie.
- ESSais de Morale quatre volum.
- Abregé de la Morale in douze.
- Traité de la Conscience 2. vol.
- Traité de l'Orgueil in douze.
- De la Foy Divine, in douze.
- Traité de l'Aumône 12.
- Communion Devote 2 vol.
- De la Mort des Justes.
- Des Restitutions in douze.
- SErmons sur divers Textes 2. vol. 8.
- Sermons aux Ephesi. 3. vol. 8.
- Considerat. sur les Deelarat. du Roy.
- La Vie de Monsieur du Bosc. 8.
- [Page 5]OEuvres de du Moulin 10. vol. 8.
- Du Moulin le Fils, Decade 10
- Sermons Octavo.
- Traité de la Paix de l'Ame 8.
- Semaine de Meditations in douze.
- De la Paix de l'Eglise Octavo.
- Combat Chtêtien in douze.
- Prieres de du Moulin in 24.
- VErité de la Religion 3. vol.
- L'Art de se Conn. soy-même
- Defense de la Nation Britaniq. in 12.
- De la Presence Réelle in 12.
- Le Caractere du Chrêtien 3 Sermons
- Penegerique de la Reine.
- Sermon de la Mort des Justes 8.
- Sermon sur la Charité 8.
- Trois Sermons sur divers Textes 8.
- Histoire de la Derniere Conspiration
- Gaches, 16 Sermons.
- Preparations à la Sainte Cene.
- Ouvres de Claudes 17. Volumes.
- SErmon sur le Catechisme 2. vol. 8
- Sermons choisis Octavo.
- Dix-huit Sermons octavo Geneve.
- [Page 6]Fragmens de Morus.
- Sept Sermons Octavo.
- Poëme sur la Naissance ce J. Christ.
- Harangues prononcées à Geneve.
- Ses dernieres Heures Octavo.
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- Traité de la Cons. 2. vol. in 12.
- De la Communion Sainte in 12.
- La Pratique de Pietê octavo & in 12.
- Des Vertus Chrétiennes 8. & in 12.
- Histoire de la Sainte Ecriture in 12.
- Du Vernoy Semaine Sainte 8. Gen.
- Journée Sainte in 12.
- Dialogue d'un Bergé & d'un Prêtre 8.
- Discipline des Eglis. Ref. par d'Huiss.
- Bonnes & Saintes Pensées in 12.
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- Prieres d'Haberman in 24.
- Tresor de Prieros in 24.
- Priere [...] l' [...]criture in 12.
- Chansons Spirituelles in 12.
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- [Page 7]Sermons sur la Paix, par le méme.
- Sainte Aldegonde, Tableau des diferens de la Religion 2. vol. 8.
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- On trouve aussi dans la Boutiqu dudit Sieur, plusieurs Livres de tou tes sortes de Siences.