PANEGYRIC A L'ANGLETERRE, par Maistre IEHAN BROSSIER Sieur de la Riuiere groissard, Aduocat en la Cour de Parlement de Paris.

Imprimé á Londrez, par Iehan Beale.

1623.

PANEGYRYC A l'Angleterre.

LOseray ie? il ny a dict on que les Haliaeetes, ils approchent le coeur du Ciel, fichéz en leur regard sur l'une des cornes de la chelys, les rays en descen­te, de ce filz visible de l'inuisible, representè par l'oeil ches les Aegyptiens, ce trans-plantureux, ce noir, ce phanal des Brachmanes: fer­mes en cet aspect sans cligner les yeux, contemplent la Delphe en clartè, torche Delphique des voutes Cambrées. Hè, Que feray ie donc! La nature m'est marastre? Pourray ie Adulterin te regarder, Soleil Rayonnant du bon, & me portèr bastard a ton intuition, ouy [Page] mes yeux sont en tayes, mais deusse ie les offenser, ie veux, i'entreprends en la chassie de mon discours de me porter au signe en force de [...]a clarté, ie my hasarde donc, & puls qu'en Lischemon detes pities, tu as arreste le flux, le Coulant de no­stre sang, en Lacopis de tes bontez donné a nos fatigues relasche, re­creus, remis en nature par toy en nos l'assetez, ie vole dans le ciel de ta lumiere, & bien qu'en manque d'aisles; en poil follet, delicat▪ & mol duuet de mon esprit, deusse ie volant tumber, ie me precipite en veue a tes rays, car comme vne pla­nette de Claucine, seule & commePacuns Plauto la Diane du vulgaire, iubar de Pa­cuue, Vesperugo de Plaute, tu as donné ton ombre a nos sommeils Lors que nous nen pouuions plus, assis nous auons reposé soubs l'om­bre le leuant de ton Phosphore, ie veux ainsi sembler les poissonsS. Greg. dont parle S. Gregoire, qui en plai­sir, [Page] en delectation seulement de lombre du grand oeil du monde, & de la nuict, ie me tiens a & soubs ton ombre (chere nourrice de mer­ueille) O qu'au plus chaud de lesté bruslant de nos desastres elle a este plaisante a nos corps; Sus en lum­bre de mes parolles que ie die ton umbre comme vn iour pour asseu­rance a nos pas, lors que la France, comme vne isle des Sirenes estoit blanchie dossemens, que les Ca­tablefes, cez foudres contrimitez iettoient le poison de leurs balles parmy lair, & les flammes, en ce temps parmy lhorreur du sang & du carnage, soubs les armes, alar­mes du fils de la premiere Deité de Lanuuiū auec la terreur & la crain­te, he nous estions á l'ombre. Quand les aigles, les corbeaux, les vautours, sassembloient de toutes parts pour se paistre repaistre des cadauers & corps morts de nos freres: Las helas he nous estions á [Page] l'umbre. Quand tant de soldats, qui gaignent leur vie au danger de la perdre, estoiēt la cuirace sur le dos, les picques a la main, en vn hyuer herissè de glacons, l'apistos de tez cōpassions, nous preseruoit du froid de la gelèe, & nous estions a l'um­bre: et tout ainsi que le medecin cognoist au poulx, quand l'homme est en vie, non que la Vie soit au poulx, car cest l'ame, vie consistant par le consister de l'ame au de­dans, & par ce poulx lon le cog­noist: Iay cogneu, iay sceu & mes compatriotes ces Francois refu­giez, nayans voulu sortir hors du banquet de la nopce de l'espoux coeleste, nont ils pas esprouuè la vie de l'ame de tes enfans, par le poulx de cet amour illuminè qui en son bat, en son mouuement me faisoit souuenir, quand quelques charbons ioincts, & collè les vns aux autres sentre-donnent, la braise; le feu, la chaleur en leur mu­tues, [Page] & viues approches, Il est vray, par les flammesches, bluettes, allu­mettes, estincelles de ce second degrè d'humanitè de Platon, toutPlaton. ainsi que le courageux Roy des brutes, espoinconne par son aiguil­lon sa generositè, par ces charbons bruslans, comme aux diuines Hie­rarchies, les Seraphins nous repre­sentent vn amour ardant, tes aisnèz les plus grands de tes l'ambris, tes nobles, se sont prouocquez prouoc­quans ceux qui comme l'austru­che, neussent voulu courir autre­ment, car tout ainsi que le Dia­mant, l'escarboucle paroist plus enchassée, sur lor que sur le plomb ou le fer, cette pepiniere de la gloi­re, ainsi en le lustre, la pollisseure de leurs actions, comme en perspe­ctiue, en sommet, en cime, en feste, periode, dernier poinct, posèz en veue, opposèz obiects aux inferi­eurs, en monstre, pour monstrer leurs oeuures enchassées sur cet or, [Page] & argent dont parle Platon frap­peés au coing du beau coeleste, hors du plomb, du fer, du mauuais aloy par le second mouuement d'a­mour sestans meus ainsi que dict vn ancien, ont donne mouuement au peuple, ainsi qu'au domicile de l'ame leur principe, & comme iour a leur coeurs ainsi que dans les spheres coelestes la lampe iourna­liere. Afin que comme lossifrage recoit, & nourrir les petits aiglons, chassez deleur nid par la mere ils, feussent nos foulques a leur ensui­ure, & non comme le metal, auec le son inutil & cymbale muet. He, Si ie dis ainsi, quautant que de ray­ons, le frere de la fille d'Y perion l'Horus emplumé des Aegyptiens, de verdure, de fleurs, le prin-temps le May, tout autant quils ont de souhans, de voeux, en leur ciel roulant en soy aux accol­lées, embrassemens bras a bras presses, serres, estreintes, & presse­mens [Page] mens de ce seul bien de l'homme de Senecqus, He me idis ie pas vray!Seneque Tout oin si que la statue se faict sur le base dit Socrates, nont ils pasSocrats. prins pour aff [...]ette a leur compor­temens cette scien [...]e des autres, &Seneque de soymesme, & conune la nauire la maison doict auo [...] les pauties du bas, les inferieues plus fortes mi­eux assises dit Demosthene, ne les ontDemosthene ils pas assises sur ces semences, qui on production du oepos, pour fiuict le calme & la tranquillite dit vn ancien, comme done quelquesCiceron fleurs se toument, overs le soleil comme l'eliotropium & la blonde clytie oaqua bon droict tes Cadets tout ainsi que la couleur, & le lustre des perles, s'introduit en le cristal­lin, par le moyen du salpestre, par ce naphte, cet aproxis de leur com­portemens, se font tournez se tour­nans vers eux, afin que comme au leuer des filles d'Atlas, & de Plei­one, l'oliuier concoit au leuant, [Page] en l'orient de leur flammes ascen­dentes au bien, ils conceussent vn desir d'aidèr a l'homme commePlaton. vouloit Platon, & que comme en la sphere, toutes les lignes deson cen­tre sesgalent en son rond, com­me la ligne se compasse pour aller droict ils tirassent toutes les droi­ctes lignes de leur vie, au centre du bieu aimer & bien faire ensemble,Sophocles comme parle Sophocles par le com­pas de l'amour ordonné, la vertu enclose en ses especes, & depen­dences soubs ces liens de perfecti­on, cette sphere, ce rond, ce cercle la charité, & quoy? puis que tout ainsi que la Triuie que lesIscham Chal­deens disent Ischam emprunte sa lumiere du perdent des Latins, ce feint Dieu de diuination, ne puis ie pas inferer, que les enfans de tes secondes couches, attirez ainsi a cet esclair resplendissant duPlaton souue­rain bien de Platon par ceux des premieres, ont acquis ce beau que [Page] les seuls sages possedent, disent les Stoiques: ouy puis que leurs coeurs sont comme l'encensoir plein de beaucoup de troux, dans qui le parfum, le bausme, la retention de ses sainctes odeurs, tout ainsi que le soleil attire a soy par ces rays les vapeurs de cet He­misphere superieur ils ont tirè, atti­ré en cet Hephestite chaleureux deHephestite leur continue versation au bon, au beau, tout le bon, tout le beau soubs ces d ux mots, Tout, le Tout, leur ame a la mesme Philocalie, soeur de cet amour de sagesse dit S. Augu­stin, S. August. comme iceux du depuis au sortir de ces sainctes vapeurs ont tout ainsi que les plaisantes fleurs du prin temps attirent les passans a les regarder & fleurer, conuié a leur sentiment, á la flagrance de ce baume, ce parfum spirituel, qui en sa force á embausmé le reste de ton pourpris, si quon diroit vn lieure continuellement estouffé de­uant [Page] les chiens marque de l'aemu­lationPlinie dit Pline, & ainsi comme Arctos ne se couche ia mais, en tes enfans na de couchant ta gloire, ains tousiours comme en midy, en signe de Lyon, par ces zeles, ces sainctes ialousies, ces louanges d'effiPlutarque cace de Plutarque, des puisnez á tes Nobles, de tes petits aux puisnez, enflamméz encor par les exhortati­ons de tes anges, tes Mercures, tes fils interpretes de la parole du seul bon, bon, en cette vehemence d'a­mour, afin quils nescachent aimer sinon soy mesme, & par soi mesmes Dieu commencans a l'aimer seul & au moyen de cet amour en luy soy mesme par ce second office, dontLactance parle Lactance; Il m'en souuient Ecclesiastes, Ambassadeurs de ceapostrophe. Moteur, Autheur & Recteur de Nature, quand pour inciter le peu­ple á l'aumosne, á la compassion de tant & tant de Francois retirez en ce Royaume, vous disiez. Que [Page] tout ainsi que le pilote au trauer­ser des vagues de l'humide ele­ment, na pas tant le vaisseau affecté que certaine partie du ciel, ainsi comme il est le iour régi par le grand l'uminaire, & au matin par l'estoile du Pole, cette partie du ciel, ce soleil, ce matin, ce pole, cet estoile de vos ames doibt estre la charité, comme l'aiguille du qua­dran, bat tousiours sur le nord elle soit l'esguille le quadran, le nord de l'amour a ce Principe sans Prin­cipe,Dicu autheur du Principe, Que comme encores le Cheureil d' Ae­gypte regarde l'estoile canicule quand elle leue, le marchand ad­uisé á toufiours l'oeil au sceau, á la marque apposée á ses marchandi­ses, vous aussy sur cette marque, ce sceau de la seconde iniunction du Souuerain, quelle soit le leuant, le midy, le couchant de vos esprits: le feu leue toutes choses en haut, esleuez par icelle ses prisonnieres, [Page] es liens du garde sang vers leur so­ter. La terre ou croist l'or est sterile ou le sel en friche, ou le salpestre ne produict autre chose, ne'ntretenez que cet or, ce sel, ce salpestre qui seuls en leur aspretè peuuent forcer les paruis des Sanctuaires aeternels. Cest le moyen que comme les vais seaux, & phioles de verre se pre­seruent sans se rompre parmy le foin, vos ames ne'ndurent la cor­ruption, en cette gloire d'un iour comme dit Euripide, possedans par icelle vos vaisseaux en sanctificati­on & honneur. Que comme la lampe entretient sa clartè par l'huile & la mesche, quelle soit en vostre conuersation la meche de vos lampes abbreuuee de cette huile, diligence & assiduite á bien faire, afin quelles n'esteignent, & que par leur entretien, vous soyez receuz au conniue assis a la table, vestus des liurees & robbes nuptia­les, lors, alors, plus grande estoit la [Page] foule, la confusion des largesses, que n'estoit encore la presse, au sortir des toicts de la maison de Dieu á la descente de la montagne du Dieu de Iacob, cependant ne di­ray ie pas, qu'ancun de vous na res semble les tamis qui laissans pas­ser la fleur se retiennent le son. Non, les faicts ont esté de mesme aloy que les paroles, qui sortans au dehors ont rendu resmoignage de ce qui estoit au dedans, comme parle Sainct Hierosme, veu que laS. Hierosm bouche est la porte & l'officine du coeur dit Sainct Bernard, & que telS. Bernard l'homme, tel sa parole pensoit So­crates. Socrates Vous nous auez donc bien faict, aussy le veux ie redire, & no ublier pas me tournant (á vousapostrophe. bien aimes de Iesus) qu'outre les publicques▪ aumosnes il y a chez vous tous les Marchans des boestes particulierement affectées á lasub­uention des pauures. Hé quoy, [Page] Ignatius. Philon. enamouréz du Crucifié comme escrit Egnacius, & de cette beauté de Dieu comme parle Philon. Est il marché desiréz vous faire vn acquest de ce champ ou est en­fouye cette vnion sans pareille ces thresors cachèz en cette boeste y pourroient ils suffire, há ouy puis qu'en leur partiment vous auez mieux que par le glicirrhyzon ap­paise la faim ni que la soif par la­dypzon. Hé cest auoir vn▪ ame pour mourir sans mourir: les ruis­seaux qui grossissent leur coulant en hyuer se desseichent l'estè mais en l'hyuer de nos disgraces, & aux plus fortes chaleurs durant nos has­les & nos cuisons vous auez grossi le cours de vos bienfaicts, tousioursEmpedo­cles, Horack en vn, les mesmes faisans de vous vn globe d'Empedocles, comme parle le Lyrique, cest que tandis que vous repaissiez des reliefs qui tomboient de la table du treshaut, [Page] vous vouliez estre, non seulement comme les arbres produire le fruict, mais quie par ce messager de langue au coeur, iugeans de sa dou­ceur, nous peussions rassasier, & comme le rosier ietter des fleurs dont nous auons paré nos chefs. O que tu as heu d'heur en tes cou­ches, de gloire, d'honneur en tes ac­couchées, si tes masles en la eādeur de leur voyes, portent ton nom en perspectiue par leur faicts, grauent ta memoire surle burin du iamais te dressent des statues d'eternitè, te faisant voler sur les aisles des siecles. Que te font tes filles qui te causent tant d'allegresse. En icelles ie te represente par vn par­terre plus les fleurs y sont diuerses, d'autant plus aggree plaist & con­uie il a son aspect paist & repaist ce sens instrument de l'esprit en na­tureEmpedocle Aristote Democrite de feu, selon Empedocle mais deau en Aristote & Democrite, mais [Page] mieux encores & d'auantage lors que le blane mesle au rouge faisant le iaune, le fauue & le noir le vert,Platon comme dir Platon, l'incarnat en mixture du bleu conuenant, au byssin & tyrienne couleur, en leur plaisance & souefuete, par la sub­tilité des esprits meslée a lair tene­breux engendrent leur odorer. De mesme ainsi ces fleurs deslite, & des raretez encor de tout ce qui ca bas soubs les Meraeoth des He­brieux sont les iustes raisons de tes liesses. Tout ainsi que l'habille­ment est plus beau & riche qui en orfebuerie & diuers comparti­ments de broderie, & ceux qui lont pour leur ornement attirent les yeux des passans qui passez les repassent par operation de bienPlaton. loin sur eux, ainsi qu'escrit Platon de leur nature. Tous c'est pour­quoy te voyent se rauissans en ton esmail, en tes perles, tes feuilla­ges, [Page] cest ta derniere portee, mais quien ses couleurs l'admiration cō ­mune de tout soubs l'horizon, la honte du passè, l'enuie du futur, & en le pourpre de leurs ioues, figu­re celuy de leurs ames comme parle Virgile, mais quoy! Puis ieVirgill [...] imiter la nature en escriuant? & comme vn Aristide par leur blan­cheurAristide. la purete, & par l'adaptation des couleurs, peindre leurs affecti­ons & leurs esprits, & ainsi que les fleurs sont Indices des fruicts, leurs beautez des bonnes moeurs, ombres & similitudes des perfe­ctions de celle ensurestre qui leur donne l'estre, comme il se lit dans Platon, & de la ceuillette de toutesFlutarque ses fleurs en faire vn bouquet, qui en la diuersite de sa composition represente les amantes du bien & du vray, comme parle Plu­tarque, Plutarque ces apprehēsiues puissances, habileté & Aptitude, qui peut [Page] esmouuoir, ces commencemens, & matiere de desirs autant diaprées, embellies en la richesse des fleurs, feuillages de cet habit. Commen­cemēt de coustume, Confirmation de puiffance, en son ordre & insti­tution faict & deuenu cette dispo­sition & puissance née de la raisonPlutarque dict Plutarque & de qui les fleurs, Ouy bien comme celle de Iupi­ter, mais tant seulement pour le re­creer des organes de la veue, les feuilles, comme en l'adianthe d'e­ternite, le Persica d'Aegypte, de fertilite continue & l'arbre soubs qui le deflorer de la fille d'agenor par le nourisson des curetes, incor­ruptible au tremper de son pied dedans leau comme l'espine des Perses, par ce cercle du bien au bien dedans le bien escrit denys, a la suite du quel par le bris de ce signe tressainct de la coniūction desCurse Macedoniens comme Quinte [Page] Curse nomme le pain elles▪ont semé en esprit comme le desire Sainct Hierosme, cest cet helenium quiS. Hierosm outre l'ordinaire les embellist, cau­sant en elles l'operation de l'esprit de cet ordre, lustre, fin n'habitant en aucun lieu & habitant par tout, qui tout, en qui tout, par qui tout, les ornant d'une toison de graces, mais plus excellente sans pair que celle dont le conducteur des argonau­tes honora sa conqueste & par ice­luy vn abord vn monde d'excel­lences en elles sur elles. Que vousApostrophe estes belles doncques petit mon­de, microcosme de cette conue­nance des parties bien coloreés pleines de graces concorde, & pro­portion dict S. Augustin. HeApostrophe S. August. amie inimitiè, discorde accordante pour proceder d'vne complexion temperée, tu es la cause de leurs moeurs en prix sans prix digne prix du los sans los digne de leur los. [Page] Si celle de leur corps surprend loeil, de la parole, delecte louye, sil'esclat de leurs yeux outrepasse les coeurs pour s'arrester au coeur, combien plus le lustre, la splendenr de celle de la venus de Platon, en elles de­notant l'intelligence, force a se mi­rer en icelles, pour les laides blan­chir, en les mirans admirans, com­meSocrates vouloit Socrates, puis que com­meApostrophe dans les claires eaux courantes, aussy tost la forme se presente dans vous, quelles vous estes il se void, & quelles il les faut estre, & a vostre regard toutes choses en estre cōme eaux patouillées propres aux elephans & chameaux. Vous estes donc vn mirouer dans qui le pati­ble des intellects comme il se voidThemisti. en Themistius en icelles dispose la raisō de leurs affectiōs, a cet hahaba des Hebrieux, hebeda des Chal­dées, bienueillance in clinatiō de l'e spritde profiter aux incogneux, aux [Page] iamais veus. O ciel de tant d'astres,Apostrophe tant desclairs, tant de feux. Hé que tu tieris a foison cette tranquil­lite sans fascherie, perfection de son operation definie en Aristote, Aristote que de liesses & de ioye que Platon Platon. donne a l'entendement, Ciceron aCiceron. l'esprit, puis que chez toy l'on vit conuenablement auec la mesme nature, ainsi que vouloit Zenon que la fin obeit a la raison, au choix & election des choses selon la nature ainsi que Diogene & Archideme, Diogene Archidene cest le bien disent les Academiques, & Peripateticiens, & le tesmoigne Chrisyppe, que le bien viure est laChrysippe Plotin foelicite dit Plotin attendu quelle est de parfaict vsage de vertu en­seigne Aristote; Tues ainsi vestueAristote de la couleur, de cette fontaine de lumiere coelesté, d'Heraclite puisHeraclite que tes Heroes, tes Marquis, tes Contes, tes Seigneurs comme le so­leil cette source du sang, est la lu­miere [Page] des yeux de leurs coeurs ainsi la sapience qui en son luire, comme helisée seuueloppa du māteau d'He lie sō maistre, a forcé les ames a son affubler & sesclairfir en ses rayons, en la trace de leurs vestiges, & tes Euesques, ton ordre Ecclesiastic, en la sainctetè de leur vie, ont faict certaine leur vocation, tes Marchands, trafiquent iournelle­ment dans les cieux, tes Dames, ces Tableaux racourcis de la com­plissement, l'abregé de toutes ver­tus en Periode, & comme a re­flus en icelles, a pleine marée en leur montant, sont comme la plante de Babilone, qui ne peut viure sans l'espine Royalle, non plus sans cette voluptè de l'esprit, par le moyen de la nature Ange­lique, la conioignant auec l'ope­ration des vertus, il se void par ces lignes trauersantes passantes par le milieu (vertueuses en la Chi­romance [Page] circulaires des choses coelestes,) entant que comme es orbiculaires ne se cognoist de fin, leur ame est le centre, la crainte, l'amour vehement, a cet immobile & qui donne mouuement, comme Dieu est dict par Palingene, la ro­tondité circonference fin en qui le contien de ce sainct Ceste, les pa­rures de ces plaisirs, comme Seneque appelle la vertu. Et toy riche mi­niere des thresors du Ciel, qui seule as este nostre valeria Melae­naêtos nous ayant receusoubs tes aisles, de qui le pain donné a tant de Francois (ce sont les bienfaicts dit Seneque) sont le plaisir de nos souuenirs ie ne veux pas ressembler le linx, qui perdant la veue, d'une chose, ne s'en ressouuient plus i'en cheris la memoire & les plaisirs & pour mes voeux, mes adieux, ma reuenche. Que ta semence soit vn tige croissant de plus en plus, [Page] dou se reiettent plusieurs bran­ches, & rameaux, afin que tes fils, en leurs fils, tes nepueux, meurent sans mourir, laissans semblables a eux, comme il se lit en l'Ecclesia­stique, Qu'heritans du temporel ils heritent du spirituel. Les filles au double, recoiuent de tes filles, leurs meres, les esprits, afin que tandis que des parens, la gloire sera immortelle dans les Spheres des Bienheureux sur la terre ton renom, & tes monumens, sur les sacrées colomnes d'Eter­nité, comme entre les hommes leurs vertus, durant leur seiour en ce monde animal sensible, & de mesme apres eux, en toy, sur toy, en leurs successeurs.

FIN.

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