PVNITION DE DIEV ARRIVEE A LONDRES EN ANGLETERRE.

DV GRAND NOM­bre des morts en 24. heures, & marquez d'vne main sur le corps, qui remplit de craincte & tremblement les Royaumes d'Escosse & d'Angleterre.

A S. OMER, Imprimé sur les lettres d'Angleterre ce present mois, 1626.

Auec Permission.

HISTOIRE D'ANGLETERRE, laquelle est arriuée en la vil­le de L'ondres & lieux circonuoisins.

ENcor que Dieu infini­mēt bō, misericordieux, doux, clemēt, supporte auec lōgue patience les pecheurs, les plus per­uers, tels que sont les Heretiques du temps present, blasphemateurs, im­pudents de sa diuine Majesté Estendans, comme dit Iob: quinze leurs mains con­tre Dieu, & s'efforçant contre le tout­puissant. & directement le Dieu des vengeances, semble dormir, comme s'il estoit jurél & n 'enprendie point vengeance, La jalousie de son hon­neur l'esueillera & l'esueille quelque­fois de telle sorte qu'en vn moment [Page 4]il venge vne infinité d'offense. Il re­semble à vne espaisse nuée qui pleine par vne exalaise fort seiche conceuë d'elle, & par le feu lequel si allume, & par l'ātiperistase, & par le mounemēt se rend plus subtile, & par conseqnēt croit & paruient à l'aage auquel elle doit estre enfantée. De la vient qu'elle penetre & tache auec vne effort admi­rable de sortir du ventre de la nuë, la­quelle comme estant froide & espais­se l'ēpesche & retiēt de tout son pou­uoir. Mais alors qu'auec plusieurs cris & meuglemēs, elle rompt le sein ma­ternel: voila que parmy les esclairs & les tonneres le foudre vient à sortir, & serpentant par la vague de l'air, frappe les tours, renuerse les palais, espouuante les animaux, estonne les hommes, bat, rompt, brusle, fracasle, consomme, tue & remplit l'air & la terre d'horreurs, & de rumes; ains pe­netre maintes-fois dans les entrailles d'icelle. Le mesme en arrriue au Iuge [Page 5]eternel: Il conçoit par la faute des ex­halaisons des pechez vn enfantement d'ire, & y allume le courroux; & lors que par la perseuerance au peché on la nourrit, accroit, l'augmēte on l'ache­mine à s'effanter. Bien qu'ainsi qu'vne Mere piteuse elle resente des douleurs extresmes & ainsi qu'vne nuē, non point froide, mais pleine de flammes amoureuses, elle resiste, elle fait force & empesche l'espée foudroyante, qui luy tourne au dedās, & cherche la sor­tie. Sa Iustice le contraint en fin d'en­fāter le courroux cōceu, & de debou­cher la porte au foudre & à l'espée de la iuste vengeance, laquelle ainsi qu'vn horrible foudre remplira l'air d'effroy la terre de ruines, les mortels de frai­eur & le monde de confusion, & pene­trant iusques dans l'enfet, il y abys­mera auec vne rauage inouy ses enne­mis, qui s'y verront à mesme temps blessez & embrasez emmy les flam­mes infernales.

Comme il est arriué depuīs peūen-Angleterre en la ville de londres & ses enuirons où en fort peu de temps, à sçauoir en vingtquatre heures sont morts deux cēt mille persōnes le deu­xiesme Febr. & chacune d'icelle auoit la marque sur l'espaulle comme d'vne maī imprimée auec vn fer chaud: cho­ses a dmirable & espouuātable, car qui iamais ouyparler d'vn telle masacre de deux cent mille; Il se trouue bien en l'exode trete deuxiesme que Dieu ait chastié l'idolat [...]ie du peuple Israël, ay­ant adoré leveau d'or, & qu'il en ont e­stè tuez enuiron vingt trois mille hommes.

Itē au liure des nombres, chap, saize il se trouue que pour le Schisme de Choré, Dathan & Abiron, & le mur­mure du peuple contre ces Pasteurs Moyse & Aarō, le feu venant du Ciel en ait deuoré quatorze mille & sept cēs hōmes outre les deux cens cinquāte qui peritent auec Choré, mais qu'est­ce de celaau regard de deux cet mille? [Page 7]Au mesme liurecha. vingtcincq pour la fornicatiō cōmis par les Israë­lites auec les filles de Moab en ont esté occis vingt quatre mille hōmes, mais c'est encore loing de deux cent mille. Au premier liure des Roys chap. saize des Bethsamites pour auoir veu l'Ar­che du Seig. ont esté frappez & tuez cinquāte mille & septan [...]e persōnes ce n'est qu'vn quart de deux cens mille. Au deuxiesme liure des Roys pour l'orgueil du Roy Dauid, des ja toutes­fois recognoissāt sa faute & criār mise­ricorde, ont estez emportez par la pe­sté sur trois, iours septāre mille hōme mais il y a encere bienloing iusque; à deux ces milleau quatriesme liure des Roys chap. 19. pour l'arrogāce de Sē ­macherib Roy des Assiriens: l'Ange du Seigneur à tué cent & quatre vingt cinq mille des Assiriens: il en saut en­core quinze mille pour deux cès mil­le, & d'abordant les susdites n'ont esté marquez, ou pour mieux dire flastrez [Page 8]de la sorte, comme ces deux cens mil­le Anglois.

Puis donc que le chastoy de ces mi­serables seduits, & errans hors du sen­tier de salut, surpasse tous les chasti­mens susmentionnez.

Il s'ensuit tres clairement que leur iniquité surpasse aussi toutes les ini­quitez pour lesquelles Dieu tres-mise­ricordieux, à vsé des vengeāces susdi­tes. Et à vray dire les heretiques de ce temps ne souillent-ils par tres-licen­tieusement en toutes les iniquitez, er­reurs de meschancetez qui ont iamais estez aumonde. Ils n'ont pas de Foy: voire moins que le diable qui a bien creu que Iesus Christ pouuoit trans-substantier les pierres en pain, qui est plus difficile que detrans-substantier le pain en chair, qui se faict tous les iours naturrellement par l'estomach humain, & eux ils n'en vueillent rien croire, ils ne cognoissent pas le Dieu d'Israël des fideles, qui est le seul vray [Page 9]Dieu: car ils en forgent vn Dieu du tout phantasque, iniuste, meschāt, pe­cheur, &c. blasphemātsà tous momēs la diuine Majesté, se dispensans aussi eux-mesmes de l'obseruāce des ordō ­nances diuines, se dōnāt licēce à toute iniquité quiseroit trop lōg à specifier.

Mais pourquoy ces deux cens mille morts ontils ceste marqued'vne main sur l'espaul? La iustice humaine à ac­coustumé de flaster ainsi les larrons. Tous nos Heretiques ne sont-ils pas larrons sacrileges, volleurs & meur­triers, auec quelle cruauté ont ils meurtris vne infinité des Chrestiens? leurs volleries quotidiennes ne sont que trop cognuēs leurs latcins & sa­ [...]rileges qui est celuy qui les ignore.

Ils pillent & desrobēt-ils pas sacri­legement par tout le patrimone du Crucifix les biēs des Eglises, des me­nasteres, &c. & les vaisseaux & orne­men [...] sacrées des Eglises ne desrobent Ils pas l'honneur deu à Dieu à sa tres­saincte [Page 10]Mere, à tous les Saincts & aux Anges? Pais doncques qu'ils sont lar­rons, cen'est pas de merueille qu'ils portēt la marque sur le dos qu'ils soi­ent flastrez de la main de la diuine Iu­stice. Dieu ayant fait sa main sur iceux comme parle l'escriture, qu'ils lisēt au quatre liure des Roys le chap. douze ils trouueront que le Roy Ioab ayant prins les thresors du temple fut mis à mort par ses seruiteurs, qu'ils lisent le chap, deux de Daniel il y voiront cō ­ment Nabuchodonosor a esté puny pour le sacrelege qu'il auoit commis, ayant pillé & emporté vne partie des vaisseaux de la maison de Dieu & les a emporté en la maison des Dieux, qu'ils lisent au deux des Muchab, le chap. quatre & ils trouueront com­ment Rysimacus apres auoir commis plusieurs sacrileges au temple fut oc­cis deuant la thresorie, & pour le mesme, fut brussé Calistenes. Au mes­me liure chop traize ils y honneroni [...]abominable mort du sacrilegemane. [Page 11]Manelaus, au mesme liure chap. trois ils voiront comme Heliodore fut fla­gellé par trois Anges, ponr vouloir esteuer les biens de l'Eglise: qu'ils li­sēt les histoires ils trounerōt par tout des sēblables punitions executées di­uinement cōtre les facrileges, & ne se deuront estonner que telle vengeance diuine leur soit tombée sur la teste & les espaules, mais plustost s'ils ne font bonne penitence & abandonnant leur Babylone Heretiques, & r'entrer en l'Eglise de Iesus-Christ, quiest, & à tousiours esté, depuis les Apostres ius­ques à present, & sera iusques à la fin du monde, la seule saincte Eglise Ca­tholique, Apostolique & Romaine, contre laquelle les portes d'enfer ne pourront iamais preualoir, creuent, erragent, tourmentent tant que voudront les heretiques & leurs alliez & considerez mynistre de l'enfer.

Ils ne doiuent attendre autre chose que de se voir vn iout comme la Ville [Page 12]de lericho exterminez excommu­niez, & abysmez dans les enfers.

Ouurez, ouurez vos yeux pauures heretiques, ouurez vos oreilles & vos coeurs à ce bon Dieu qui vous appelle par ce chastiment si horrible, ne soyez desormais sourds à tant de voix du Seigneur.

Il vous a tant de fois appellé, inuité prié, & supplié amousement, main­tenant voyant que tous ses amiables allechements n'ont rien proufisé on vous, il vous monstre sa cholere, il vous veut contraindre à entrer en samaison, en son Eglise, miserables qne pensez vous faire, suiuant & obeyssant à l'énemy insernal, ennemy dissimulé qui faict semblant de vous mener par des voyes plaisantes & fleuries, ilvous conduict par les chemins pleins de tourmës & de miseres. Vous les cōfes­serez vn iour (malgrévous & trop tard & fans fruict) si ne vous amendez cō ­le confessent en enfer coux qui ont [Page 13]suiuy le sentier que vous sui [...] sc [...] ­ [...]ez ie vous prie au liure de la Sapiece, Chap, eincq Nous auons donc orné de a voye de verité & à lumie te de Iusti­ [...]e n'a point luit fur nous & le Soleil l'intelligēce ne s'est point leué surn [...] Nous nous sōmes laissez en la voye [...]'iniquité & de perdition & auōs che­minez par les voies difficiles: Mais [...]ous auons ignorez la voye du Seig­ [...]eur, que nous a profité l'orguail, &c. prenez hors les Bibles Françoises Censurè, le reste iusqu'au nomb. 14 in­clusiuement, on pourroit bien cōmē ­ [...]er le chapitrē au commencement.

O de combien de difficultez & com­ [...]ien grandes sont remplis les sentiers [...]es vices & erreur par lesquelles vous [...]ous precipitez en Enfer! helas mise­ables vous vous glorifiés du nō des Chrestiens & vous haiflez & persecu­ez les vrais Chrestiens & ne suiuez [...]ue le Diable, vous vous dites estre Apostolique, & ne suiuez autre Apo­ [...]tre que le traistre Iudas.

Ma qu'elle difference so retrouue en­tre le nom de Chrestiens qu'vsurpé & vos oeuures. Ouurez les yeux, recog­noissez vostre lourd abbus & rebrou­chez chemin. Ie prie Dieu qu'il vous en donne la grace.

Ceste lettre estoit euuoyé du grand Chancelier d' Angleterre, au Chancelier de France, & estoit signe.

Vostre amy, Jean Li­golnes,
Fin.

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